YVES BUR (1961-1968)
Député – maire de Lingolsheim, vice-président de l’Assemblée Nationale et de la CUS
1° QUEL A ETE TON PARCOURS SCOLAIRE ET UNIVERSITAIRE ?
J’ai passé sept années de ma scolarité au Collège de 7è à la 1ère.
J’ai passé mon baccalauréat en 1969 au collège Saint Etienne à Strasbourg avant d’entamer des études en chirurgie dentaire pour obtenir un doctorat en 1975.
2° QUELLES ONT ETE TES MOTIVATIONS DURANT TES ETUDES ?
Mes parents étaient très exigeants et m’ont inculqué que le travail était le moyen le plus sûr de nous assurer un avenir meilleur. En m’inscrivant au collège en internat, ils pensaient me donner davantage de chances pour réussir.
3° COMMENT S’EST PASSEE L’ENTREE DANS LA VIE PROFESSIONNELLE ?
J’ai choisi une profession libérale pour être indépendant et j’ai ouvert un cabinet dentaire à Lingolsheim trois mois après avoir obtenu mon doctorat, en janvier 1976.
Ce cabinet s’est bien développé et j’ai pu prendre deux associés pour assurer un meilleur service, complété par un laboratoire de prothèse dentaire réalisé en groupe.
J’ai toujours essayé d’innover et d’aller de l’avant, ainsi en 1983, j’ai dû être parmi les premiers professionnels de santé à s’informatiser !
J’ai arrêté de pratiquer à la fin 2002, car mon engagement politique ne me laissait plus le temps nécessaire.
4 ° CE N’EST QUE PLUTARD QUE TU ES ENTRE EN POLITIQUE, QUELLES
EN ETAIENT LES RAISONS ?
Je ne me suis engagé dans un mandat électif qu’en 1983, mais dès 1996, je m’étais lancé dans l’action syndicale au sein de ma profession. J’ai considéré qu’il ne fallait pas subir les évolutions professionnelles, mais se battre pour en maîtriser l’environnement.
En 1983, j’ai souhaité élargir mon horizon (je n’aurai pu le limiter toute ma vie à l’espace d’une bouche même ouverte!) et j’ai passé mon baptême électoral en accédant à un poste d’adjoint au maire de Lingolsheim.
Ce n’est que dix ans plus tard, en 1993, que je me suis lancé dans l’aventure politique en me faisant élire, sans soutien des responsables et des partis politiques au Conseil Général, où j’étais en charge de l’action sociale. J’ai quitté l’assemblée départementale en 2001 pour raison de cumul de mandats.
L’engagement politique me permet d’être davantage acteur d’une société qui change et de mettre cette passion au service des autres et de l’intérêt général.
5° QUELLES SONT TES FONCTIONS ACTUELLES ET TON EMPLOI DU TEMPS ?
Au niveau local, je suis au service de ma ville, Lingolsheim, comme maire depuis 1995 et j’assume une responsabilité de vice-président de la Communauté Urbaine de Strasbourg.
Au niveau parlementaire, je suis vice-président du groupe parlementaire de l’UMP avec ses 365 députés. On me considère comme un des spécialistes des questions de Sécurité sociale et du système de santé , un dossier brûlant et délicat, au cœur de notre solidarité.
Par ailleurs, je suis très engagé dans la coopération avec nos voisins allemands et je préside actuellement la première mission commune avec le Bundestag sur l’Office Franco-Allemand de la Jeunesse
6° ON ENTEND SOUVENT DIRE : « LA POLITIQUE ET LES POLITICIENS SONT SOUVENT LOINS DE NOS PREOCCUPATIONS QUOTIDIENNES ». QU’EN EST-IL AU JUSTE ?
La difficulté est bien sûr de garder le contact avec nos concitoyens, de bien sentir leurs attentes et leurs inquiétudes. Mais nous avons aussi la responsabilité de préparer l’avenir et de faire bouger ce pays dans un monde qui change vite, très vite sous l’effet de la globalisation de l’économie.
Continuer à creuser des déficits parce que nous sommes incapables de nous adapter et de moderniser le fonctionnement de nos services collectifs est irresponsable vis à vis de nos enfants qui devront payer les dettes que nous refusons d’assumer aujourd’hui§
C’est un vrai défi, un défi moral que nous devons relever avec le souci de l’équité et de l’intérêt général.
7° QUE RETIENS-TU DE TON PASSAGE AU COLLEGE ?
C’est plus qu’un passage, c’est une partie de ma jeunesse, sept années, que j’ai passé dans ces murs. J’y ai acquis une capacité d’autonomie, loin du cocon familial. Quand on a onze ans et qu’on est obligé de se frotter à la rude école du groupe, cela forge le caractère, un caractère marqué par l’ indépendance d’esprit vis à vis du système contraignant, voir étouffant du collège.
J’ai appris l’esprit de compétition pour réussir et se faire respecter par le groupe, mais je n’oublie pas les valeurs humanistes qui sont ancrées en moi à travers l’éducation religieuse, même si aujourd’hui je me considère comme agnostique.
8° TE SOUVIENS-TU D’UNE ANECDOTE PARTICULIERE ?
Comme tous les anciens, j’en aurais beaucoup à raconter, car si je pense avoir été bon élève, j’étais aussi un meneur turbulent voir provocateur.
Pour ne pas dévoiler tous les bons coups, je rappellerais simplement cette anecdote:
à l’époque, un autobus nous ramenait au collège le dimanche soir et à l’approche d’Erstein , nous entamions invariablement la même chanson de Johnny : « Les portes du pénitencier bientôt vont se refermer… ».C’était le chant de ralliement d’adolescents qui supportaient de moins en moins l’internat et ses contraintes !
9° QUELS CONSEILS DONNES-TU AUX JEUNES POUR REUSSIR ?
Etre ouvert et curieux, mais aussi être conscient que sans effort, sans travail, rien n’est possible, car la réussite n’est jamais le fruit du hasard ou du seul talent !
Face à un avenir trop souvent dépeint comme incertain et même inquiétant, je leur dis : « Ayez de l’audace, osez ! », car comme l’écrivait déjà Sénèque : « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. »
Interview réalisé par Damien Rohmer en avril 2004