De Son Excellence Mgr. WEBER,
Archevêque-Evêque
de Strasbourg
Il faut maintenant que le collège et la Congrégation prennent leur envol pour un deuxième centenaire. Vous comprenez donc la nécessité d’un intense recrutement. C’est pour cela que je souhaite que parmi les jeunes qui fréquentent le Collège, parmi vos fils, Mesdames et Messieurs, il y en ait qui se sentent la vocation d’enseignants. Un beau métier! Une très belle vocation! Oui, il nous faut des hommes qui veuillent se dévouer à cette grande tâche, qui acceptent de devenir enseignants dans une congrégation aussi méritante.
Et je souhaite aussi que, de cette maison sortent, de plus en plus, des prêtres pour notre diocèse et pour les autres. Je voudrais que les Frères aient des prêtres faisant partie de la Congrégation, des prêtres qui soient de plein pied avec les Frères et qui puissent les assister. Je serais heureux qu’ils en aient un ou deux pour chacune de leurs maisons.
de M. le Président PFLIMLIN
Oui, très Rév. Fr. Supérieur, mes chers Frères . . . J’ai le devoir de vous dire que le titre d’Ancien de Matzenheim vaut la meilleure lettre de crédit et qu’il est devenu, dans notre Alsace, et bien au delà, un titre de noblesse.
Alors il faut tout de même aujourd’hui s’interroger sur l’origine de cette œuvre. On pourrait s’imaginer que les Ecoles gérées par la Congrégation des Frères sont des institutions anciennes, tellement anciennes qu’elles semblent avoir toujours existées. Eh bien, non! Rien ne se fait tout seul. A la base des grandes réalisations humaines, même de celles qui portent visiblement la marque de Dieu, il y a toujours l’enthousiasme, l’énergie, la persévérance d’un certain nombre d’hommes, qui ont eu assez de volonté créatrice, de patience et de courage pour les créer . . . Ce qui est peut-être le plus émouvant, dans l’histoire de la congrégation, ce sont ses humbles origines, c’est le récit de ces quelques jeunes gens rassemblés au Willerhof, le récit de toutes ces difficultés morales et matérielles que le Fondateur, le Chanoine Mertian a été obligé de surmonter, On nous le décrit comme un homme foncièrement bon, animé dès son plus jeune âge par un zèle rayonnant, comme un entraîneur d’hommes, qui a réussi à constituer cette première équipe, qui dons une quasi solitude s’est peu à peu agrandie. Il est donc légitime, qu’aujourd’hui un solennel hommage soit lui rendu par l’apposition de cette plaque, qui sur cette grande maison perpétuera son souvenir
Ce premier centenaire ne saurait être un point d’aboutissement. Il est nécessairement un point de départ et combien important à une époque où la tâche qui s’impose d’abord à l’attention de tous ceux qui portent dans la cité une responsabilité est celle de l’éducation…Les taches qui nous sollicitent dansce monde chargé de périls, seront de plus en plus nombreuses et de plus en plus complexes. Mais s’il fallait établir entre elles un ordre hiérarchique, s’il fallait dresser une liste de priorité, je dirais sans hésiter que la première, la plus importante de toute, est celle de l’instruction qui s’amplifie en éducation, lorsqu’elle aboutit à la formation totale des hommes, qui demain doivent porter des responsabilités. C’est la tâche qui est assurée depuis cent ans à Matzenheim. Je souhaite de tout coeur, pour l’Alsace, pour la France, que de génération en génération. l’es. prit de Matzenheim puisse continuer à former une grande partie de notre jeunesse, afin que les tâches et les périls de demain puissent être affrontés par des hommes solidement formés, des hommes possédant le savoir, sans doute, mais aussi et surtout, le caractère et la foi.
De Monsieur PELAGAY,
Sous-préfet d’Erstein
Un Centenaire, cela représente bien des joies et bien des peines. Les épreuves ne vous ont pas été épargnées: les guerres, trois guerres meurtrières; des empires et des républiques qui se sont écroulées. Un Centenaire, cela représente surtout une longue somme d’efforts et de dévouements. Il fallait que le dévouement du Fondateur soit continué, repris et que le flambeau soit passé de main en main. Cela l’a toujours été et en ce jour il n’est que justice de rendre hommage à votre Fondateur et à tous ceux qui vous ont précédés dans cette grande et belle tâche. C’est donc d’abord vers eux que vont nos pensées et notre reconnaissance émues.
Belle journée aussi, car c’est la journée de l’amitié . . . Je vois rassemblée ici, toute une amicale extrêmement vivante d’anciens élèves . . . Vous pouvez être fiers, Anciens de Matzenheim. Vous faites partie d’une élite; vous êtes une élite.
Et quel sera le rôle de ce collège dans les 100 années qui viennent . . .
Ce rôle éducatif est inscrit dans le contexte spirituel et moral de ces années qui viennent. En effet, si on analyse la civilisation du siècle futur telle qu’elle se dessine déjà sous nos yeux, on est bien obligé de se rendre compte, que si nous ne défendons pas par l’éducation un certain nombre de valeurs, s’en est fait d’elle. Sur le plan spirituel, l’homme s’en remet de plus en plus à d’autres, du soin de le diriger. L’univers est de plus en plus communautaire . . . il y a une perte des libertés individuelles du fait que la responsabilité se centralise. Seul, celui qui est instruit et éduqué, seul, celui-là peut défendre son individualité, sa personnalité dans une société qui a tendance, selon un terme à la mode «à la conditionner». C’est dire le rôle que l’éducation doit jouer, d’autant plus si l’on songe, que nous assistons chaque jour davantage à la remise en question des valeurs morales . . . C’est pourquoi, pour sauvegarder ces valeurs, auxquelles nous sommes en France plus particulièrement attachés, l’éducation a un rôle considérable. Voilà la mission qui est impartie au Collège de Matzenheim pour ces 100 années qui viennent. Voilà votre place. chers Frères, voilà votre rôle dans la cité de demain. Je suis sûr, que par ce respect de l’individu, par cette recherche d’une certaine qualité humaine, par cette quête d’un nouvel humanisme, le Collège saura, comme par le passé, donné à l’Al- sace les hommes dont elle a besoin.
De Monsieur MAYEUR, Inspecteur de l’Académie de Strasbourg
A l’hommage si justement rendu à la Congrégation des Frères de la Doctrine Chrétienne et au Collège St-Joseph de Matzenheim, j’ai l’honneur d’associer l’autorité académique . . . Nous sommes fiers du prestige dont jouit ce Collège. Ce prestige, il s’affirme d’abord dans cette fidélité exemplaire des Anciens. C’est vraiment émouvant de voir une salle aussi
vaste occupée par tant ci anciens. Li votre fidélité, Messieurs, votre attachement est vraiment un gage d’avenir pour cette maison.
Cet attachement aussi, je le constate chez les parents, ces parents qui ont choisi cette maison, parce qu’elle répond à leur idéal d’éducation et d’instruction chrétiennes, parce qu’ils y trouvent un internat bien tenu, parce que cet établissement enfin, pourquoi ne pas le dire, brille particulièrement par ses succès aux examens. Sur ce plan-là, le collège n’a rien à envier parmi ceux-là qui se classent parmi les meilleurs de notre académie.
Il me reste, Mr le Supérieur Général et chers Frères, qui vous dévouez dans cette œuvre, à vous souhaiter que, au début de ce nouveau siècle qui s’ouvre, vous rencontriez toutes les satisfactions que vous méritez si amplement. Que votre maison soit toujours prospère, qu’elle se développe harmonieusement an rythme des nécessités de notre temps. A une époque où il est tant question d’éducation, d’instruction, vous remplissez votre place et une place importante dans notre région. Je vous remercie encore pour la part importante que vous apportez à cette vaste œuvre, à cette belle et noble œuvre de formation de la jeunesse.
De M. l’abbé HIRLEMANN,
Directeur diocésain de l'enseignement libre
Quelle est la mission de nos établissements privés? Quelle sera la mission de ce collège, s’il veut rester fidèle à l’esprit de son Fondateur? Je crois que, plus que jamais, nos établissements privés devront être de ces communautés qui permettront aux libertés de se développer et de s’épanouir . . de ces communautés qui permettent aux jeunes de faire l’expérience de Dieu, l’expérience de la miséricorde, de sa bonté, de sa beauté, de son amour . . . Y a-t-il une mission plus belle, plus enthousiasmante que celle qui consiste, non pas tout simplement à créer des valeurs matérielles, mais à construire des personnes, oui, des personnes réelles qui ont su faire une certaine unité de leur être, à base de convictions solides et fondamentales
De M. KLOCK,
Président de l’Amicale
des Anciens
Au moment où la Congrégation de nos Frères de Matzenheim est en liesse, fêtant le Centenaire du début de l’enseignement dans la présente Ecole, l’Association des Anciens Elèves ne pouvait qu’être présente. Je remercie le Cher Frère Supérieur
et le Conseil de la Congrégation d’avoir choisi la Fête annuelle des Anciens Elèves pour la Commémoration solennelle de ce Centenaire,
Situer les fêtes dans une juste perspective, en faire des signes et des étapes, des rappels et des promesses, voilà qui ne doit pas être négligé. Nous avons pris l’habitude de situer nos fêtes dans leur vrai cadre, Ainsi la fête doit être le symbole de la collaboration et de la parfaite entente entre Anciens d’aujourd’hui et Frères
Deux longues phalanges ont pris naissance dans ces murs. D’une part la phalange des Frères, tout dévoué à la noble mission enseignante; d’autre part la phalange des anciens élèves. Ils ont été dignes, les uns des autres et nous pouvons affirmer avec fierté, que le Collège a donné à l’Alsace, à la France, à l’Allemagne, à la Suisse et aux missions lointaines, des militants d’élite et des dirigeants de premier ordre.
Nous n’oublierons surtout pas les professeurs illustres, qui ont fait la gloire du collège au cours de ces 100 ans d’existence du pensionnat: le Frère Hilaire, Frère Calasance, Frère Paul, Frère Anselme, Frère Antonin, Frère Bernard, Frère Amand, Frère Edouard, Frère Casimir et bien d’autres, Nous n’oublierons pas non plus, en ce jour mémorable, le Cher Frère Félix qui pendant de longues années a été le Directeur de ce Collège
De M. le Chanoine SECRET
- C’est aux Frères de Matzenheim, que je dois en bonne partie la découverte de ma vocation sacerdotale. Appelé par le Seigneur, je me suis référé à l’exemple que j’avais vu ici, à Matzenheim, L’exemple vivant et vécu des Frères, tout donnés à Dieu et à leur tâche d’éducation chrétienne, m’a profondément impressionné. Oui, ce sont bien les Frères qui m’ont aidé à écouter et à suivre la voix de Dieu - . . Il ne sera pas trop pour moi de l’éternité pour exprimer ma reconnaissance.