1962 Centenaire du collège - discours et toasts

De Son Excellence Mgr. WEBER,
Archevêque-Evêque
de Strasbourg
 
Il faut maintenant que le collège et la Congrégation prennent leur envol pour un deuxième centenaire. Vous comprenez donc la nécessité d’un intense recrute­ment. C’est pour cela que je souhaite que parmi les jeunes qui fréquentent le Col­lège, parmi vos fils, Mesdames et Mes­sieurs, il y en ait qui se sentent la voca­tion d’enseignants. Un beau métier! Une très belle vocation! Oui, il nous faut des hommes qui veuillent se dévouer à cette grande tâche, qui acceptent de devenir enseignants dans une congrégation aussi méritante.
 
Et je souhaite aussi que, de cette maison sortent, de plus en plus, des prêtres pour notre diocèse et pour les autres. Je vou­drais que les Frères aient des prêtres faisant partie de la Congrégation, des prê­tres qui soient de plein pied avec les Frères et qui puissent les assister. Je serais heureux qu’ils en aient un ou deux pour chacune de leurs maisons.
 
de M. le Président PFLIMLIN
 
Oui, très Rév. Fr. Supérieur, mes chers Frères . . . J’ai le devoir de vous dire que le titre d’Ancien de Matzenheim vaut la meilleure lettre de crédit et qu’il est devenu, dans notre Alsace, et bien au delà, un titre de noblesse.
Alors il faut tout de même aujourd’hui s’interroger sur l’origine de cette œuvre. On pourrait s’imaginer que les Ecoles gérées par la Congrégation des Frères sont des institutions anciennes, tellement anciennes qu’elles semblent avoir tou­jours existées. Eh bien, non! Rien ne se fait tout seul. A la base des grandes réa­lisations humaines, même de celles qui portent visiblement la marque de Dieu, il y a toujours l’enthousiasme, l’énergie, la persévérance d’un certain nombre d’hommes, qui ont eu assez de volonté créatrice, de patience et de courage pour les créer . . . Ce qui est peut-être le plus émouvant, dans l’histoire de la congré­gation, ce sont ses humbles origines, c’est le récit de ces quelques jeunes gens ras­semblés au Willerhof, le récit de toutes ces difficultés morales et matérielles que le Fondateur, le Chanoine Mertian a été obligé de surmonter, On nous le décrit comme un homme foncièrement bon, ani­mé dès son plus jeune âge par un zèle rayonnant, comme un entraîneur d’hom­mes, qui a réussi à constituer cette pre­mière équipe, qui dons une quasi soli­tude s’est peu à peu agrandie. Il est donc légitime, qu’aujourd’hui un solennel hommage soit lui rendu par l’apposition de cette plaque, qui sur cette grande maison perpétuera son souvenir
 
Ce premier centenaire ne saurait être un point d’aboutissement. Il est nécessaire­ment un point de départ et combien im­portant à une époque où la tâche qui s’impose d’abord à l’attention de tous ceux qui portent dans la cité une responsabilité est celle de l’éducation…Les taches qui nous sollicitent dansce monde chargé de périls, seront de plus en plus nombreuses et de plus en plus complexes. Mais s’il fallait établir entre elles un ordre hiérarchique, s’il fallait dresser une liste de priorité, je dirais sans hésiter que la première, la plus importante de toute, est celle de l’instruction qui s’amplifie en éducation, lorsqu’elle aboutit à la formation totale des hommes, qui demain doivent porter des responsa­bilités. C’est la tâche qui est assurée depuis cent ans à Matzenheim. Je souhaite de tout coeur, pour l’Alsace, pour la Fran­ce, que de génération en génération. l’es. prit de Matzenheim puisse continuer à former une grande partie de notre jeu­nesse, afin que les tâches et les périls de demain puissent être affrontés par des hommes solidement formés, des hommes possédant le savoir, sans doute, mais aussi et surtout, le caractère et la foi.
 
 
 
De Monsieur PELAGAY,
Sous-préfet d’Erstein
 
Un Centenaire, cela représente bien des joies et bien des peines. Les épreuves ne vous ont pas été épargnées: les guer­res, trois guerres meurtrières; des em­pires et des républiques qui se sont écroulées. Un Centenaire, cela représente surtout une longue somme d’efforts et de dévouements. Il fallait que le dévoue­ment du Fondateur soit continué, repris et que le flambeau soit passé de main en main. Cela l’a toujours été et en ce jour il n’est que justice de rendre hommage à votre Fondateur et à tous ceux qui vous ont précédés dans cette grande et belle tâche. C’est donc d’abord vers eux que vont nos pensées et notre reconnaissance émues.
 
Belle journée aussi, car c’est la journée de l’amitié . . . Je vois rassemblée ici, toute une amicale extrêmement vivante d’anciens élèves . . . Vous pouvez être fiers, Anciens de Matzenheim. Vous faites partie d’une élite; vous êtes une élite.
 
Et quel sera le rôle de ce collège dans les 100 années qui viennent . . .
Ce rôle éducatif est inscrit dans le con­texte spirituel et moral de ces années qui viennent. En effet, si on analyse la civilisation du siècle futur telle qu’elle se dessine déjà sous nos yeux, on est bien obligé de se rendre compte, que si nous ne défendons pas par l’éducation un certain nombre de valeurs, s’en est fait d’elle. Sur le plan spirituel, l’homme s’en remet de plus en plus à d’autres, du soin de le diriger. L’univers est de plus en plus communautaire . . . il y a une perte des libertés individuelles du fait que la responsabilité se centralise. Seul, celui qui est instruit et éduqué, seul, celui-là peut défendre son individualité, sa per­sonnalité dans une société qui a ten­dance, selon un terme à la mode «à la conditionner». C’est dire le rôle que l’édu­cation doit jouer, d’autant plus si l’on songe, que nous assistons chaque jour da­vantage à la remise en question des va­leurs morales . . . C’est pourquoi, pour sauvegarder ces valeurs, auxquelles nous sommes en France plus particulièrement attachés, l’éducation a un rôle considé­rable. Voilà la mission qui est impartie au Collège de Matzenheim pour ces 100 années qui viennent. Voilà votre place. chers Frères, voilà votre rôle dans la cité de demain. Je suis sûr, que par ce res­pect de l’individu, par cette recherche d’une certaine qualité humaine, par cette quête d’un nouvel humanisme, le Collège saura, comme par le passé, donné à l’Al- sace les hommes dont elle a besoin.
 
De Monsieur MAYEUR, Inspecteur de l’Académie de Strasbourg
 
A l’hommage si justement rendu à la Congrégation des Frères de la Doctrine Chrétienne et au Collège St-Joseph de Matzenheim, j’ai l’honneur d’associer l’au­torité académique . . . Nous sommes fiers du prestige dont jouit ce Collège. Ce pres­tige, il s’affirme d’abord dans cette fidé­lité exemplaire des Anciens. C’est vrai­ment émouvant de voir une salle aussi
vaste occupée par tant ci anciens. Li votre fidélité, Messieurs, votre attachement est vraiment un gage d’avenir pour cette maison.
Cet attachement aussi, je le constate chez les parents, ces parents qui ont choisi cette maison, parce qu’elle répond à leur idéal d’éducation et d’instruction chrétiennes, parce qu’ils y trouvent un internat bien tenu, parce que cet établissement enfin, pourquoi ne pas le dire, brille particulièrement par ses succès aux examens. Sur ce plan-là, le collège n’a rien à envier parmi ceux-là qui se classent parmi les meilleurs de notre acadé­mie.
 
Il me reste, Mr le Supérieur Général et chers Frères, qui vous  dévouez dans cette œuvre, à vous souhaiter que, au début de ce nouveau siècle qui s’ou­vre, vous rencontriez toutes les satisfac­tions que vous méritez si amplement. Que votre maison soit toujours prospère, qu’elle se développe harmonieusement an rythme des nécessités de notre temps. A une époque où il est tant question d’édu­cation, d’instruction, vous remplissez votre place et une place importante dans notre région. Je vous remercie encore pour la part importante que vous apportez à cette vaste œuvre, à cette belle et noble œuvre de formation de la jeunesse.
 
 
 De M. l’abbé HIRLEMANN,
Directeur diocésain de l'enseignement libre
 
Quelle est la mission de nos établis­sements privés? Quelle sera la mission de ce collège, s’il veut rester fidèle à l’esprit de son Fondateur? Je crois que, plus que jamais, nos établissements pri­vés devront être de ces communautés qui permettront aux libertés de se développer et de s’épanouir . . de ces communau­tés qui permettent aux jeunes de faire l’expérience de Dieu, l’expérience de la miséricorde, de sa bonté, de sa beauté, de son amour . . . Y a-t-il une mission plus belle, plus enthousiasmante que celle qui consiste, non pas tout simplement à créer des valeurs matérielles, mais à construire des personnes, oui, des per­sonnes réelles qui ont su faire une cer­taine unité de leur être, à base de con­victions solides et fondamentales
 
De M. KLOCK,
Président de l’Amicale
des Anciens
 
Au moment où la Congrégation de nos Frères de Matzenheim est en liesse, fê­tant le Centenaire du début de l’enseigne­ment dans la présente Ecole, l’Associa­tion des Anciens Elèves ne pouvait qu’être présente. Je remercie le Cher Frère Supé­rieur
et le Conseil de la Congrégation d’avoir choisi la Fête annuelle des An­ciens Elèves pour la Commémoration so­lennelle de ce Centenaire,
 
Situer les fêtes dans une juste perspective, en faire des signes et des étapes, des rappels et des promesses, voilà qui ne doit pas être négligé. Nous avons pris l’habitude de situer nos fêtes dans leur vrai cadre, Ainsi la fête doit être le sym­bole de la collaboration et de la parfaite entente entre Anciens d’aujourd’hui et Frères
 
Deux longues phalanges ont pris nais­sance dans ces murs. D’une part la pha­lange des Frères, tout dévoué à la noble mission enseignante; d’autre part la pha­lange des anciens élèves. Ils ont été dignes, les uns des autres et nous pou­vons affirmer avec fierté, que le Collège a donné à l’Alsace, à la France, à l’Alle­magne, à la Suisse et aux missions loin­taines, des militants d’élite et des dirigeants de premier ordre.
 
Nous n’oublierons surtout pas les pro­fesseurs illustres, qui ont fait la gloire du collège au cours de ces 100 ans d’exis­tence du pensionnat: le Frère Hilaire, Frère Calasance, Frère Paul, Frère An­selme, Frère Antonin, Frère Bernard, Frère Amand, Frère Edouard, Frère Casimir et bien d’autres, Nous n’oublierons pas non plus, en ce jour mémorable, le Cher Frère Félix qui pendant de longues années a été le Directeur de ce Collège
 
De M. le Chanoine SECRET
 
-           C’est aux Frères de Matzenheim, que je dois en bonne partie la découverte de ma vocation sacerdotale. Appelé par le Seigneur, je me suis référé à l’exem­ple que j’avais vu ici, à Matzenheim, L’exemple vivant et vécu des Frères, tout donnés à Dieu et à leur tâche d’éduca­tion chrétienne, m’a profondément im­pressionné. Oui, ce sont bien les Frères qui m’ont aidé à écouter et à suivre la voix de Dieu - . . Il ne sera pas trop pour moi de l’éternité pour exprimer ma re­connaissance.